6 septembre 2025
Né le 11 juin 1846 à Paris, Oscar Roty grandit dans le quartier animé de la Rive Gauche. Fils de Jean-Baptiste Roty, ciseleur d’origine lorraine, il est plongé très tôt dans l’univers du travail manuel et de la création d’objets d’art. Ce contexte familial transmet à Oscar à la fois un savoir-faire technique et une profonde rigueur. Mais, ce qui surprend les biographes — André de Boisanger notamment — c’est la précocité de son intérêt pour la finesse et la minutie, qualités qui tranchent avec une époque encore marquée par les grands formats et le poids du romantisme monumental.
C’est donc dans ce bouillon de culture, entre rigueur héritée de l’artisanat familial et les promesses de l’art académique, qu’Oscar Roty prend goût à l’étude des formes.
L’année 1864 marque un tournant. Oscar Roty est admis à l’École des Beaux-Arts de Paris après avoir remporté le premier prix du cours d’admission. Parmi ses professeurs, deux personnalités vont compter tout particulièrement :
Ce second mentor, Ponscarme, encourage à sortir des sentiers battus : il défend une conception de la médaille comme un “tableau en miniature” et non comme un simple objet honorifique — une idée révolutionnaire pour l’époque. Roty puise à cette source innovante, ce qui lui vaudra le surnom de “Ponscarme junior” dans certains ateliers (Source : Journal des arts, 1907).
La vie d’artiste au XIX siècle est ponctuée de concours prestigieux. Pour Roty, l’objectif est clair : le prix de Rome. Mais le chemin est semé d’épreuves :
Ce prix lui offre une pension à la Villa Médicis à Rome. Mais Roty, sensible à l’évolution artistique française, préfère rester à Paris où il sent que “le véritable laboratoire de l’avenir” se joue.
En marge de l’institution, Oscar Roty s’initie très tôt à une pratique presque artisanale de la médaille, sculptant, gravant et dessinant nuit et jour. Il expose pour la première fois au Salon en 1873. Les critiques soulignent déjà l’étonnante fraîcheur de ses portraits, qui contrastent avec le formalisme académique traditionnel.
Son originalité ne fait pas l’unanimité. En 1876, lors de la présentation de la médaille dite “aux femmes lisant”, l’un des membres du jury des Beaux-Arts s’exclame : “Ce n’est plus une médaille, c’est un bas-relief de poche !” (Source : La Gazette des Beaux-Arts, 1876). Ce commentaire, plutôt acide, est à la fois une moquerie et un compliment.
Les premières années d’Oscar Roty sont aussi marquées par l’influence d’artistes et d’intellectuels majeurs. Il fréquente les milieux de la presse et du livre d’art. Ardent lecteur de Paul Dubois et de l’Art Nouveau naissant, il s’enthousiasme pour la fusion de la littérature, du dessin et de la technique.
Les premières collaborations éditoriales, notamment avec l’imprimerie Goupil, le mettent en présence des graveurs modernes qui bousculent les hiérarchies artistiques. C’est dans cet écosystème stimulant que Roty affine sa maîtrise du portrait expressif et du détail poétique.
Alors que beaucoup de ses contemporains voient dans la médaille une simple discipline utilitaire, Roty la pense comme un territoire d’expérimentations plastiques. Entre 1878 et 1880, il réalise une série désormais célèbre de “plaquettes” : de petits formats rectangulaires ou ovales, dont il révise l’esthétique et le mode de production. Cette époque voit aussi :
L’accueil est mitigé chez les collectionneurs conservateurs mais enthousiasme les jeunes générations. Preuve : l’envoi d’une de ses premières plaquettes à Auguste Rodin, qui, dans sa correspondance de 1881, saluera en Roty “le plus poète parmi les créateurs de métal”.
À la fin des années 1870, Oscar Roty n’est plus un inconnu. Plusieurs journaux d’art, dont Le Monde illustré et L’Art, publient ses portraits et commentent régulièrement ses productions. Sa médaille pour le centenaire de 1789 est tirée à plus de 400 exemplaires — chiffre exceptionnel pour un artiste encore peu installé (Source : Bulletin de la Société Française de Numismatique, 1880).
En une décennie, Oscar Roty transforme ce qui n’était encore qu’une discipline de l’ombre en véritable manifeste artistique. Son parcours croise intimement les grandes mutations de la Troisième République, de la redéfinition de l’art officiel, aux innovations des Salons Libertés. Ses premières années, parfois marquées par le doute et la critique, illustrent combien l’audace et le sens du détail constituent le socle de son œuvre à venir.
Ces jalons racontent bien plus qu’une simple biographie : ils éclairent la naissance de méthodes nouvelles, d’une esthétique en rupture et d’un engagement qui ont fait des objets signés Roty des témoins privilégiés du raffinement français. Pour qui veut interroger la modernité et la naissance du “dessein national” en médaille, il suffit d’ouvrir l’album des années 1870, où le jeune Roty apprenait déjà à mêler la tradition et la surprise, la discrétion et l’éclat.
Sources : Musée d’Orsay, Archives de la Monnaie de Paris, Études de Roger Marx, Dossiers de l’Académie des Beaux-Arts, La Gazette des Beaux-Arts, Journal des arts, Bulletin de la Société Française de Numismatique.
02/11/2025
Né à Paris le 11 juin 1846, Oscar Roty grandit dans un environnement propice à l’éveil artistique. Son père, Pierre-Louis Roty, exerçait le métier d’orfèvre, une spécialisation particulièrement exigeante où patience, minutie et sens du d...
19/08/2025
Né le 11 juin 1846 dans le quartier populeux du 5 arrondissement de Paris, Louis-Oscar Roty grandit au cœur d’une ville en pleine transformation. La capitale fourmille d’innovations et de renouveaux artistiques sous le règne de Napoléon III...
26/08/2025
Né le 11 juin 1846 au cœur du 7 arrondissement de Paris (source : Médailliste — Revue Oscar Roty, société des amis d’Oscar Roty), Oscar Roty grandit dans une ville alors en pleine mutation. Paris résonne alors du tumulte des...
27/09/2025
Formé à l’École des Beaux-Arts de Paris dès 1865, Oscar Roty y fréquente trois ateliers successifs, guidé par son tempérament curieux et exigeant. Ses maîtres principaux sont Augustin-Alexandre Dumont et François Jouffroy, deux figures du n...
29/08/2025
Paris, dans la seconde moitié du XIX siècle, était la capitale artistique de l’Europe. Les grandes écoles y forgeaient les artistes autant que les courants, et le passage par l’une ou l’autre pouvait déterminer une...